Roger Garaudy

Roger Garaudy, né le 17 juillet 1913 à Marseille en France, est un universitaire, homme politique, philosophe et écrivain français.



Catégories :

Naissance en 1913 - Naissance à Marseille - Écrivain français du XXe siècle - Écrivain français du XXIe siècle - Ancien député du Tarn - Ancien député de la Seine - Ancien sénateur de Paris - Personnalité du Parti communiste français - Philosophe français - Philosophe du XXe siècle - Essayiste ou théoricien marxiste - Marxisme - Personne condamnée pour négationnisme - Révisionnisme historique - Lauréat du Prix des Deux Magots - Ancien sénateur de la Cinquième République française - Négationnisme en France

Roger Garaudy, né le 17 juillet 1913 à Marseille en France, est un universitaire, homme politique, philosophe et écrivain français.

Biographie

Roger Garaudy (2000)

Protestant dans sa jeunesse, alors que son père était athée et sa grand-mère maternelle fervente catholique, Roger Garaudy se revendique volontiers comme polémique et hérétique. Tandis qu'il suit des études universitaires, il devient membre du Parti communiste français en 1933. Il est reçu cinquième à l'agrégation de philosophie en 1936. Mobilisé en 1939, il est prisonnier de 1940 à 1942 dans les camps vichystes d'Afrique du Nord (camp de Djelfa, Algérie). Devenu membre du Comité central du Parti (1945), il est élu député communiste du Tarn (1945-1951), puis de la Seine (1956-1958), et sénateur de Paris (1959-1962). C'est à l'époque de sa députation qu'il fait la connaissance de et se lie d'amitié avec l'abbé Pierre, aussi député au sortir de la guerre.

Directeur du Centre d'études et de recherches marxistes, il fut pendant des années le philosophe officiel du Parti, auteur surtout d'une thèse sur La Liberté à l'université de Moscou, sous Staline avant d'en être exclu en juin 1970, époque où il était en dissidence marxiste, proche des idées de Mai 68. Il devient alors catholique avant de se convertir en 1982 à l'islam.

Il est l'auteur d'une cinquantaine de livres, traitant spécifiquement de l'histoire et des grandes figures du communisme et de la religion.

Titulaire d'un doctorat de philosophie avec une thèse sur la Théorie matérialiste de la connaissance (Sorbonne, 1953), il enseigna à l'université de Clermont-Ferrand - où il s'attira les foudres de Michel Foucault, qui le poursuivait de ses sarcasmes et le poussa à la démission, comme le raconte Didier Eribon dans la biographie de Foucault -, puis à l'université de Poitiers.

Roger Garaudy a créé sa propre fondation en Espagne à Cordoue : fondation Roger-Garaudy. Elle est abritée dans la Tour de la Calahorra. À l'intérieur, on découvre plusieurs personnages qui retracent l'histoire de l'islam à Cordoue à la fin du Moyen Âge.

Tandis qu'on suppose qu'il vit dans un pays arabe ou en Espagne, Roger Garaudy a déclaré vivre en banlieue parisienne lors de l'émission Second regard, diffusée le 28 janvier 2007 sur Radio-Canada, qui l'interrogeait sur l'amitié qui le liait à l'Abbé Pierre.

En 2002, il reçoit le prix Kadhafi des droits de l'Homme de la Libye.

Condamnation pour Les Mythes fondateurs de la politique israélienne

Roger Garaudy est l'auteur d'un ouvrage intitulé Les mythes fondateurs de la politique israélienne, qui fut publié en 1995 par les éditions La Vieille Taupe qui ne le servit qu'à ses propres abonnés, puis réédité en 1996. Cet ouvrage, se compose de trois chapitres principaux : «Les mythes théologiques», «les Mythes du XXe siècle» et «l'utilisation politique du mythe».

Il soutient la thèse négationniste d'un complot sioniste, qui aurait découvert la Shoah pour justifier l'expansionnisme israélien, nie le génocide commis par les nazis contre les Juifs, et rejette les thèses que les historiens ont admises depuis des décennies. Il adopte ainsi des thèses principales du négationnisme : Hitler n'aurait pas donné l'ordre de l'extermination ; le mot extermination serait une fausse traduction et sert à désigner en fait l'expulsion des Juifs ; les juifs furent décimés par le typhus et les crématoires servaient à brûler les cadavres des victimes de la maladie ; il n'y aurait pas de témoins fiables ; les crimes des Alliés seraient pires que ceux des nazis ; les chambres à gaz n'existeraient pas ; des tortures auraient été infligées aux prisonniers nazis pour leur faire avouer le génocide ; théorie du complot juif, absence prétendue de réfutation des thèses du négationnisme, impossibilités matérielles liées au Zyklon B et au fonctionnement des crématoires. L'antisionisme radical de Roger Garaudy l'avait conduit, dès 1982, à placer sur le même plan sionisme et nazisme.

L'«affaire Garaudy» est en premier lieu révélée par Le Canard enchaîné en janvier 1996, suivi par quelques quotidiens nationaux, entraînant contre lui, le dépôt de plusieurs plaintes avec constitution de partie civile pour contestation de crime contre l'humanité, diffamation publique raciale et provocation à la haine raciale par des associations de résistants, de déportés et des organisations de défense des droits de l'homme. Puis, le scandale est médiatisé en avril 1996, quand Roger Garaudy et son avocat Jacques Vergès, annoncent le soutien de l'abbé Pierre, qui est exclu de la Licra et est contraint de s'éloigner de la vie médiatique. Converti à l'islam depuis le début des années 1980, Roger Garaudy avait aussi reçu au cours du procès le soutien d'intellectuels de pays arabes et musulmans.

Roger Garaudy a été condamné, le 27 février 1998 pour contestation de crimes contre l'humanité, diffamation raciale. Dans ses attendus, le tribunal souligne que «loin de se limiter à une critique du sionisme (…) Roger Garaudy s'est livré à une contestation virulente et systématique des crimes contre l'humanité commis contre la communauté juive». Rejetant l'argument selon lequel son ouvrage serait «antisioniste» et non «antisémite», les magistrats expliquent que l'auteur, «quoiqu'il s'en défende, présente sous forme d'une critique politique (…) d'Israël ce qui n'est qu'une mise en cause de la totalité des Juifs». Ce jugement a été confirmé en appel le 16 décembre 1998, Garaudy étant en outre condamné pour provocation à la haine raciale[1], [2], [3], [4]. Ses pourvois en cassation ont été rejetés par la chambre criminelle le 12 septembre 2000[5]. Son recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, fondé sur la violation de l'article 10 (liberté d'expression) de la Convention européenne des Droits de l'Homme, de l'article 6 (droit à un procès équitable) de la Convention, de l'article 4 du Protocole no 7 (droit de ne pas être jugé ou puni deux fois) et des articles 9 (liberté de pensée, de conscience et de religion) et 14 (interdiction de la discrimination) de la Convention, a été déclaré irrecevable par la Cour, les juges européens déclarant :

«Comme les juridictions nationales l'ont démontré, que le requérant a fait siennes les thèses négationnistes et a remis en cause toujours les crimes contre l'humanité commis par les nazis envers la communauté juive. [Ce livre, qui a] dans son ensemble, un caractère négationniste marqué, va à l'encontre des valeurs principales de la Convention, à savoir la justice et la paix. (…) Aucun élément ne permet d'établir que M. Garaudy n'a pas bénéficié d'un procès équitable.»[6]

Mandats politiques

Député

Sénateur

Ouvrages

Théâtre

Références

Un avis sur ses thèses : «Analyse des relais dont disposent les négationnistes», entretien de Pierre Vidal-Naquet avec François Bonnet et Nicolas Weill, dans Le Monde daté du 4 mai 1996

  1. «La cour d'appel alourdit la peine de Roger Garaudy», La Croix, 17 décembre 1998
  2. «Cour d'appel de Paris : peines alourdies pour Roger Garaudy», Le Figaro, 17 décembre 1998
  3. «Jugement le 27 février; Procès Garaudy : Me Vergès et le catalogue des horreurs», Armelle Heliot, Le Figaro, 17 janvier 1998
  4. «L'écrivain reconnu coupable de contestation de crimes contre l'humanité; Garaudy : les'Mythes'sans excuses», Armelle Heliot, Le Figaro, 28 février 1998
  5. Pourvois n° 98-88200, 98-88201, 98-88202, 98-88203 et 98-88204
  6. CEDH, décision du 24 juin 2003 sur la recevabilité, Garaudy c. France, requête no 65831/01; Damien Rœts, «Épilogue européen dans l'affaire Garaudy : les droits de l'homme à l'épreuve du négationnisme», Recueil Dalloz 2004 p. 239

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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