Boris Souvarine

Boris Souvarine, d'origine ukrainienne karaïte, naturalisé français, a été en premier lieu ouvrier puis journaliste, historien et essayiste.



Catégories :

Journaliste français - Historien français - Anticommunisme - Essayiste ou théoricien marxiste - Marxisme - Soviétologue - Personnalité de la SFIO - Personnalité du Parti communiste français - Participant au 3ème congrès du Comintern - Personnalité du Cercle communiste démocratique - Personnalité de l'extrême gauche française - Historien du communisme - Dissident soviétique - URSS sous Staline - Nom de plume - Naissance en 1895 - Décès en 1984

Boris Souvarine (de son vrai nom Boris Lifschitz, né à Kiev en 1895 - décédé à Paris le 1er novembre 1984), d'origine ukrainienne karaïte, naturalisé français, a été en premier lieu ouvrier puis journaliste, historien et essayiste.

Militant communiste jusqu'aux années 1930, il a été un critique célèbre du stalinisme à partir des années 1920, et l'auteur en 1935 d'une biographie pionnière de Staline.

Biographie

Ouvrier et fils d'ouvrier, Boris Souvarine est à partir de 1920 le principal animateur du Comité de la Troisième Internationale, avec Fernand Loriot et Charles Rappoport. Il milite au sein de la SFIO sur des bases marxistes révolutionnaires, pour que le parti quitte la Deuxième Internationale, ce qui est fait au congrès de Strasbourg de février 1920, puis pour que la SFIO adhère à la Troisième Internationale, ce que vote la majorité au congrès de Tours en décembre 1920, sur la base d'une motion dont il est le principal rédacteur.

C'est alors la fondation de la Section Française de l'Internationale Communiste (SFIC - futur Parti communiste français). Souvarine est élu au premier comité directeur de la SFIC, et fait partie, en 1921, des délégués français au 3e congrès de l'Internationale Communiste (IC) (où il est élu à la fois au comité exécutif et au Præsidium qui compte alors 7 membres). Le 17 juillet 1921, il entre au secrétariat de l'IC. Aucun autre français n'exercera de fonctions si élevées au sein du «Komintern». À cette époque, Souvarine vit essentiellement à Moscou, mais il est aussi engagé dans la vie du parti français où il s'oppose au «centre» (Frossard et Cachin). Il perd ainsi son siège au comité directeur au congrès de Marseille en décembre 1921, mais le retrouve en 1923, au conseil national de Boulogne, qui marque la victoire de l'aile gauche pro-bolchévique. Il entre alors au bureau politique.

En 1923 éclatent entre les dirigeants bolcheviques les conflits qui couvaient depuis la maladie de Lénine. Souvarine, qui prend le parti de l'esprit critique face à la direction, et par conséquent relaie quelquefois Trotski, s'oppose en France à Albert Treint qui a les faveurs de Zinoviev et de la direction de l'Internationale. En janvier 1924, au congrès de Lyon, Souvarine sort vainqueur de la confrontation, mais Treint, avec l'appui de Manouilski et de l'ensemble des envoyés de l'IC, fera basculer le Comité directeur courant mars. Dans un texte de mars 1924, Souvarine dénonce le «centralisme mécanique, bureaucratique, et irresponsable» au sein de la SFIC. La publication par Souvarine de «Cours nouveau» de Trotski, dans Le Bulletin Communiste, servira de prétexte à son éviction de l'IC et par conséquent de la SFIC, annoncée par l'Humanité le 19 juillet 1924. Son exclusion fait en réalité suite à son opposition face à la «bolchevisation» (en fait «stalinisation») de la SFIC.

Il refait paraître Le Bulletin Communiste à partir de 1925. Il est membre fondateur du Cercle communiste démocratique en 1930, et de sa revue La Critique sociale.

Souvarine restera toute sa vie un adversaire acharné du stalinisme. En 1935 il fait paraître sa biographie de Staline intitulée Staline. Aperçu historique du bolchevisme. L'extraordinaire lucidité de cet ouvrage, toujours utilisable, est actuellement unanimement reconnue. Souvarine y démontait déjà les mécanismes des mensonges développés autour de la réalité du régime russe, régime qu'il considérait comme étant une «négation du socialisme et du communisme», et comme un capitalisme d'État. En mars 1985, peu après la mort de Souvarine, le réalisateur Jean Aurel adaptera cette biographie de Staline sous la forme d'un documentaire pour le cinéma, simplement intitulé Staline. En 1936, sous le pseudonyme de Motus, Souvarine publie aux Éditions de France un ouvrage, À travers le Pays des Soviets.

En 1935, il fonde l'Institut d'histoire sociale et rassemble une importante documentation sur le communisme, l'Union soviétique, et le mouvement ouvrier généralement. Il crée Les Amis de la vérité sur l'URSS, collectif qui publie plusieurs brochures à La librairie du travail.

Il est arrêté en 1940 à Marseille par le gouvernement de Vichy. Libéré grâce à l'intervention d'un officier (son ami Henri Rollin), il fuit alors aux États-Unis. Après la guerre il rédige dans la revue Est-Ouest, revue d'information sur les pays de l'Est qui donne une grande place aux dissidents. Il a créé en 1957 la revue Le Contrat social, qui a paru pendant 11 ans.

Branko Lazitch résume ainsi son parcours : «il traita au cours de sa vie d'un seul sujet, du communisme. Il l'aborda comme leader communiste-révolutionnaire (1917-1923), comme communiste opposant et dissident (1924-1934) et finalement comme anticommuniste»[1]. Par contre, Souvarine refusait pour sa part le terme anticommuniste : «Si une seule publication au monde a souligné constamment des incompatibilités principales entre marxisme et léninisme, entre léninisme et stalinisme, c'est bien la nôtre, par conséquent tout le contraire de l'anticommunisme.»[2] Il dénonçait ce qu'il appelait le «pseudo-communisme», considérant que les régimes du bloc de l'est représentaient ««la plus hideuse caricature du communisme»[3].

Boris Souvarine écrivait en 1981 : «J'ai, dès 1960, voulu démontrer que «pour qui s'avère capable de discernement, le marxisme est une chose, d'ailleurs complexe et variable, le léninisme en est une autre, plus simple, et le marxisme-léninisme une troisième qui contraste avec les précédentes par des différences profondes malgré les similitudes verbales». Actuellement, j'accentuerais fortement l'ensemble des adjectifs car, depuis, une incompatibilité absolue s'est affirmée davantage, entre ces notions troubles et captieuses.»[4]

Œuvres

Notes et références

  1. Préface à Chroniques du mensonge communiste, recueil d'articles de Boris Souvarine, Commentaire/Plon, 1998.
  2. Les Vies de Boris Souvarine, Le Contrat social, volume VIII n° 1, janvier 1964, pp. 66-67.
  3. Les Vies de Boris Souvarine, Le Contrat social, volume VIII n° 1, janvier 1964, pp. 66-67
  4. Boris Souvarine, Autour du congrès de Tours, Champ Libre, 1981, p. 73 et 74.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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