Pierre Overney

Pierre Overney (1948-1972) est un militant maoïste de la Gauche prolétarienne (GP), installé à Flins et Billancourt.

Circonstances de sa mort

Il est licencié des entreprises Renault pour ces raisons et lors d'une action (délibérément violente) de la GP : distribution de coups de manche de pioche contre les gardiens et d'un tract intitulé «On assassine à Paris», incitant les ouvriers à commémorer le massacre de Charonne de février 1962), il est tué par Jean-Antoine Tramoni ^[1], agent de sécurité de Renault, le 25 février 1972 à 14 h 30, devant les grilles de l'avenue Émile-Zola, tandis qu'il cherchait à entrer dans l'usine avec un groupe de camarades. L'événement eut lieu en présence de plusieurs personnes venues accompagner les maoïstes dans leurs opérations dont le journaliste Claude-François Jullien du Nouvel Observateur et Christophe Schimmel^[2], un photographe de l'APL^[3] qui prend des photographies dont celles de l'assassinat^[4].

Réactions

• Dans les jours suivants, le groupe gay des Gazolines renverse un car de police lors d'une émeute génèrée par la mort du militant maoïste.

• Nuit du mardi 1^er mars 1972 au mercredi 2 mars 1972, 5 véhicules sont incendiés par cocktail Molotov au dépôt régional Renault de Cæn. L'action est ensuite revendiquée par un tract non signé «La région a payé pour le meurtre de Pierre Overney»^[5].

• Le samedi 4 mars 1972 jour de ses obsèques, une grande manifestation rassemblant plus de 120 000 personnes^[6] a lieu à travers Paris jusqu'au cimetière du Père-Lachaise^[7], dans un cortège de sept kilomètres. Jean-Paul Sartre est près du cercueil, et le philosophe Michel Foucault est dans la foule.

• Le 8 mars 1972, en riposte à son assassinat, la GP kidnappe Robert Nogrette, chef-adjoint chargé des relations sociales à Billancourt, puis le libère deux jours plus tard.

• Le 25 mars 1972, le groupe Pour une critique révolutionnaire diffuse à Paris et dans la région parisienne plusieurs milliers d'exemplaires d'une affiche intitulée «Ni de votre mort, ni de votre survie^[8]».

• Le 23 mars 1977, Jean-Antoine Tramoni est assassiné par les NAPAP (Noyaux armés pour l'autonomie populaire), composés pour partie d'anciens militants de la GP.

• Le 17 novembre 1986, le nom de Pierre Overney réapparaît, repris par le groupe extrémiste Action directe lors de l'assassinat de Georges Besse, le patron de la Régie Renault.

Procès et mort de Tramoni

Le procès de l'assassinse déroule en janvier 1973 et met en lumière l'existence au sein de la Régie Renault d'une sorte de milice.

Les NAPAP (Noyaux Armés pour l'Autonomie Populaire), réseau maoïste clandestin de la Gauche prolétarienne abat Jean-Antoine Tramoni, le 23 mars 1977^[9].

Notes

Sources

• Récit sur les événements ayant entraîné sa mort
• Archives Morlock film 8 mm Les funérailles de Pierre Overney 11 mars 1972, boulevard Magenta (10^e)
• Photographies de l'enterrement de Pierre Overney

Bibliographie

• Morgan Sportès, Ils ont tué Pierre Overney, Grasset, 2008 (ISBN 9782246712015)
  Dans ce livre, Morgan Sportès s'efforce de déconstruire le «récit» que les ex-chefs de la GP, recyclés dans les sous-sphères du pouvoir, ont élaboré pour rendre compte de leurs trajectoires. Sportès y met en évidence, entre autres, les manipulations politiques et policières.

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