Guy Lardreau

Guy Lardreau, époux de la philosophe Esther Cotelle Lardreau, était un philosophe et professeur de philosophie français connu comme théoricien du «maoïsme à la française» et inspirateur du courant de la «nouvelle philosophie».



Catégories :

Philosophe français - Écrivain français du XXe siècle - Dramaturge français du XXe siècle - Ancien élève de l'École normale supérieure (rue d'Ulm) - Maoïsme - Courant d'inspiration marxiste - Marxisme - Naissance en 1947 - Décès en 2008 - Personnalité de l'extrême gauche française

Guy Lardreau (28 mars 1947 - 6 juillet 2008), époux de la philosophe Esther Cotelle Lardreau, était un philosophe et professeur de philosophie français (directeur de programme au Collège international de philosophie de 1995 à 2001) connu comme théoricien du «maoïsme à la française» et inspirateur du courant de la «nouvelle philosophie».

Biographie

Poursuivant des études supérieures dans un but de formation révolutionnaire — «Intégrer la rue d'Ulm, a-t-il confié au Monde, nous était un devoir, car le “caïman” [préparateur à l'agrégation] s'appelait Althusser. Personnellement, la vie telle qu'elle va me paraissait dégoûtante. Qu'il y ait de la différence, de l'injustice, m'était insupportable. Alors, la voie naturelle d'un jeune comme moi, c'était d'entrer à l'École normale supérieure et d'être payé pendant quatre ans pour apprendre le marxisme-léninisme» —, ce «romancier» précoce (il publia Les Cheveux d'Epsilon à 19 ans) aux fréquentations politiques diverses prend part aux événements de Mai 68, cofonde la Gauche prolétarienne, puis dirige le journal de l'organisation (La Cause du peuple) avec Jean-Paul Sartre et son «secteur cinéma» avec Jean-Luc Godard. Le cheminement intellectuel marxiste de ce maoïste atypique[1] rouve son aboutissement avec la parution du Singe d'or en 1973.

Mais, après l'autodissolution de l'organisation, l'écriture avec Christian Jambet de L'Ange (1976) marque une reconversion[2] — ou une réorientation de ses intuitions[3] — dans la réflexion morale et théologique, la pure métaphysique[4], qui lui fera quitter Paris — symbole de ses années d'activisme — pour Auxerre (où il fut appelé comme agrégé) puis Dijon, où il fut jusqu'en 2007 professeur de philosophie en classes préparatoires (au lycée Carnot).

Le livre sera reconnu comme fondateur de la «nouvelle philosophie»[Par qui ?] avant que ses auteurs ne s'écartent définitivement[5] de ce mouvement mené dans les médias par Bernard-Henri Lévy. Ce dernier dira cependant, dans son hommage posthume à Lardreau, qu'«[il ne le voyait plus] depuis des années», mais qu'«il fut, et il demeurait, l'un des rois secrets de l'époque[6]

Bibliographie

Références

  1. «Avec sa façon de parler, ses mimiques, ses raclements de gorge, c'était un personnage particulièrement romanesque, une synthèse entre Malraux et Lacan, témoigne l'écrivain Olivier Rolin, qui se souvient de Lardreau en juin 1969, lorsque les "maos" avaient organisé une opération musclée à Renault-Flins. On était tous déguisés en voyous, raconte-t-il, mais Lardreau était là, particulièrement digne, avec son grand pardessus, un pépin au bras. Il était l'un des rares à avoir de l'humour. Il prenait énormément de liberté comparé aux codes stupides de cette période militante...»
  2. «Nous avions, expliquent les philosophes, fait l'épreuve d'une conversion (... ). Nous croyions avoir touché le fond : savez-vous ces temps où tout vient à faire défaut, les nuits entières passées à pleurer à petit bruit, à petit flot, sur le passé sans remède (... ). Nous nous retirâmes au désert».
  3. Lardreau s'est inscrit en faux contre la lecture de cet ouvrage comme un reniement : «C'est cette idée qui a fait l'abominable succès de L'Ange, dont je me mords toujours les doigts. Le malentendu était complet : on a lu le livre comme une espèce de jérémiade calotine, couvrant d'une dignité spirituelle un pur et simple retour au bercail. Mais pour moi, c'était autre chose : j'avais investi une espérance maximale dans un domaine où elle s'était avérée mal positionnée. Alors il fallait essayer de comprendre ce que nous avions cherché, à partir du moment où cela ne s'épelait plus avec les mots du discours politique. Ce que nous appelions “l'Ange”, c'était une figure telle qu'elle fit dans l'histoire une rupture absolue.» Témoigne en faveur de cette interprétation le souci spirituel qui se manifestait à travers le maoïsme de Jambet et Lardreau : en 1972, ils décrivaient Mao comme la «résurrection du Christ» et le Petit Livre rouge comme «la réédition des évangiles».
  4. Une voie qui l'a conduit à voir dans la «révolution chrétienne» la véritable «révolution culturelle», «refusant le mariage et la procréation, le travail, sapant la possibilité même de tout Maître et de toute maîtrise», proche de la «volonté de pureté absolue» propre à Lin Biao.
  5. Cf. Guy Lardreau, «Une dernière fois, contre la “nouvelle philosophie”», La Nef, janvier/avril 1978.
  6. Cf. communiqué de Bernard-Henri Lévy.

Liens externes

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"T1 Guy Lardreau, Christian"

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