L'Idéologie allemande

L'Idéologie allemande est une œuvre de Karl Marx rédigée en collaboration avec Friedrich Engels autour d'avril-mai 1846.



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Sociologie politique - Marxisme - Ouvrage de Karl Marx - Texte du communisme

L'Idéologie allemande est une œuvre de Karl Marx rédigée en collaboration avec Friedrich Engels autour d'avril-mai 1846. Marx et Engels n'avaient pas trouvé d'éditeur à l'époque. Cependant leur travail fut retrouvé et publié pour la première fois de façon posthume en 1932 par David Riazanov via l'institut Marx-Engels de Moscou.

'Le livre se compose de plusieurs parties, et contient surtout de nombreuses polémiques satiriques. La première partie, intitulée Feuerbach est une introduction en réalité rédigée après les deuxième et troisième parties, et ressemble par conséquent plus à une conclusion ; Marx ne fait pas la critique de Ludwig Feuerbach mais revient sur sa critique des jeunes hégéliens et expose les bases du matérialisme historique. La seconde partie, Saint Bruno est une polémique dirigée contre Bruno Bauer, mais en fait il s'agit plus d'un préambule à la troisième partie, Marx ayant déjà critiqué Bauer dans La sainte famille .

La troisième partie, Saint Max est de loin la plus volumineuse car elle occupe les trois quarts du livre, c'est une vaste critique du livre de Max Stirner, L'Unique et sa propriété ; la critique est fortement marquée du sceau de la polémique, Marx s'acharnant sur Stirner en l'appelant saint Max puis saint Sancho, le comparant à Don Quichotte puis à son serviteur Sancho Panza, et se livrant à une critique presque mot pour mot du livre de Max Stirner. On notera d'ailleurs que la critique de Marx est plus volumineuse que le livre qu'il attaque, plus volumineux même que la totalité de l'œuvre de Stirner.

Si dans cette critique Marx conteste la majorité des affirmations de Stirner, on ne peut que constater que c'est en partie en critiquant ce dernier que Marx élabore sa conception matérialiste de l'histoire ; on remarque aussi que sous la critique de Stirner, Marx se voit presque forcé d'abandonner à la fois le socialisme utopique et des auteurs comme Proudhon ou Wilhelm Weitling, et en particulier la philosophie de Feuerbach qu'il ne défend pas contre les attaques portées contre lui dans L'Unique et sa propriété.

Un deuxième tome, rédigé par Engels, est dirigé contre le socialisme "vrai", tendance politique de l'époque.

Depuis sa première publication, les spécialistes de Marx ont trouvé cette œuvre de grande valeur car c'est peut-être l'exposition de la théorie de l'histoire selon Marx la plus longue et détaillée et par conséquent la plus compréhensible.

L'idéologie matérialiste

La première partie de l'ouvrage s'intitule «Feuerbach conception matérialiste contre conception parfaitiste». Elle expose les bases du matérialisme mais aussi la critique des jeunes hégéliens. La pensée allemande est des plus fécondes. La décomposition de la pensée hégélienne est devenue fermentation universelle. (Hegel apparaît comme au centre de la pensée allemande et de Marx lui-même qu'il se positionne constamment comparé à lui. ) Ce que sont les individus dépend des conditions matérielles tant et si bien que c'est en produisant leurs moyens d'existence [que] les hommes produisent indirectement leur vie matérielle elle-même. Mais la production intervient avec l'accroissement de la population qui suppose commerce entre les individus. «Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie mais la vie qui détermine la conscience.» Les philosophes parfaitistes n'ont pas fait avancer la délivrance de l'homme car leur méthodologie n'est pas correcte.

Écologie dans le livre où il critique la pollution des rivières par l'industrie. L'industrie déloge le petit poisson.

Division du travail.

Le premier acte de l'histoire, c'est la création de moyens pour satisfaire les besoins de la vie matérielle. Et cela conduit dans un second temps à une répétition. On assiste par conséquent à une multiplication des besoins du fait de nouvelles relations sociales et de l'accroissement constant de la population. Par conséquent la coopération est force productive. Le langage naît de l'obligation naturelle du commerce entre les hommes. La conscience est par conséquent un produit social. (C'est pourquoi les animaux n'ont pas de langage). Le premier stade de division du travail est une division entre les sexes mais elle prend sa vraie valeur à partir du moment où travail intellectuel et manuel sont scindés. Et c'est à ce moment-là que la conscience s'émancipe du monde et devient capable de théoriser. La division du travail à l'intérieur d'une nation sépare dans un premier temps l'industrie/commerce du travail agricole. D'où l'opposition entre ville et campagne et antagonisme d'intérêts.
La division du travail amène le conflit car la production et la consommation échoient à des personnes différentes. Elle entraîne qui plus est la propriété dont les germes se trouvent dans la famille où femme et enfants sont les esclaves du père. C'est ainsi que la division du travail entraîne la mise en place d'antagonismes entre l'intérêt de chacun. Ainsi division du travail et propriété privée sont des expressions semblables, la première exprimant comparé à l'activité ce que la seconde exprime comparé au produit de cette activité.
Il s'ensuit que l'ensemble des luttes au sein de l'état (démocratie par exemple) ne sont que des formes illusoires dans lesquelles les luttes des différentes classes entre elles sont menées. Ainsi toute classe qui aspire à la domination doit en premier lieu s'emparer de l'État.
"Pour nous, le communisme n'est pas un état de choses qu'il convient d'établir, [c'est] le mouvement réel qui abolit l'état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu'elles existent présentement. Le marché mondial a pour conséquence que ces individus [le prolétariat] mènent une existence qui se rattache directement à l'histoire universelle. Donc le prolétariat ne peut exister que comme force historique et mondiale. "

Histoire et conscience.

L'histoire est la succession des générations qui viennent à la suite et exploitent les matériaux, les capitaux mais aussi les forces productives légués par l'ensemble des générations précédentes. Par conséquent une nouvelle génération reprend l'activité de l'ancienne pour une part et la modifie pour une autre part.
Le risque avec l'histoire est de penser que l'histoire à venir est l'objectif de l'histoire passée, grâce à quoi l'histoire se voit assigner des fins spécifiques. Cependant le cours de l'histoire mène vers une histoire mondiale (à l'instar de la production) La libération de chaque individu ne se réalisera qu'à ce moment-là. Le moteur de l'histoire, de la religion mais aussi de la philosophie ce n'est pas la critique mais la révolution. Cependant Marx va au delà de la théorie matérialiste car il admet que les hommes font les circonstances.

Classes et idées dominantes

Les idées de la classe dominante sont les idées dominantes. La puissance matérielle dominante est par conséquent aussi la puissance spirituelle dominante. Les pensées dominantes ne sont rien d'autre que l'expression en idées des conditions matérielles dominantes. Le prolétariat n'a pas d'histoire ce qui a pour conséquences qu'il n'a pas pu [encore ?] se développer comme intérêt spécifique d'une classe spécifique.

Genèse du capital et de l'état moderne.

Le capital résulte du principe de la division du travail et l'état de la particularité locale. Les révoltes du Moyen-Âge partent de la campagne mais leur échec fut total du fait de leur dispersion. La difficulté de la communication et la faible population empêchèrent une division poussée du travail. Un véritable rapport de dépendance s'instaure par conséquent entre l'artisan et son travail. Il n'a pas l'indifférence pour son labeur qu'a l'ouvrier moderne. Mais les conditions changent, la concurrence s'établit entre les nations et la manufacture arrive. Par conséquent le commerce prend une signification politique. L'extension de ce commerce accéléra l'accumulation du capital mobile, moderne (par opposition au capital primitif) Puis vint la grande industrie, les monopoles au sein des nations, l'achèvement du capital. «C'est elle qui créa enfin l'histoire universelle, étant donné qu'elle mit sous la dépendance du monde entier chaque nation civilisée et chaque individu de cette nation pour la satisfaction de ses besoins, abolissant ainsi l'isolement primitif et respectant les traditions de nombreuses nations. Elle ôta à la division du travail l'air de spontanéité et de naturel qui lui restait […] Elle consacra la victoire de la ville sur la campagne.

Genèse de la bourgeoisie.

Au Moyen-Âge les citadins étaient obligés de s'unir contre la noblesse des campagnes pour défendre leur existence. L'extension du commerce et des communications amena chaque ville à lier connaissance avec d'autres villes qui avaient les mêmes intérêts dans la lutte contre le même adversaire (Une classe prend conscience d'elle même par l'antagonisme).

Publication

Dans la majorité des éditions seule la première partie est publiée, ce qui réduit énormément la taille de l'ouvrage. On trouve fréquemment, en préambule, les Thèses sur Feuerbach.

Extrait

«En effet, dès l'instant où le travail commence à être réparti, chacun a une sphère d'activité exclusive et déterminée qui lui est imposée et dont il ne peut sortir; il est chasseur, pêcheur ou berger ou critique critique, et il doit le demeurer s'il ne veut pas perdre ses moyens d'existence; alors que dans la société communiste, où chacun n'a pas une sphère d'activité exclusive, mais peut se peaufiner dans la branche qui lui plaît, la société réglemente la production générale ce qui crée pour moi la possibilité de faire actuellement telle chose, demain telle autre, de chasser le matin, de pêcher l'après-midi, de pratiquer l'élevage le soir, de faire de la critique après le repas, selon mon bon plaisir, sans jamais devenir chasseur, pêcheur ou critique.»

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 17/12/2009.
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